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l’occasion d’apprendre

défaire, une forme de production des connaissances

Anaïs Bloch & Nicolas Nova - 09 novembre, 2023

la langue originale de cet article est l'anglais

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à propos de la contribution

Les documents graphiques présentés ici sont le fruit d’un projet ethnographique de deux ans mené sur les pratiques de réparation de smartphone en Suisse, portant sur les magasins de réparation, les hackerspaces, les fab labs et des lieux temporaires comme les repair cafés. Ils s’intéressent plus particulièrement aux aspects concrets des problèmes concernant le matériel informatique (écran ou touches cassées) et les logiciels (récupération des données, mise à jour des paramètres, installation d’applications…). Le fait de passer du temps dans ces espaces, sur plusieurs mois, nous a permis d’appréhender les dimensions sociales positives que ces lieux ont à l’échelle locale du quartier : si les clients viennent à l’occasion boire une tasse de café et demander de l’aide pour des questions de matériel (écrans cassés ou touches abîmées), les réparateurs interviennent également sur des problèmes mineurs (restauration des paramètres, définition de la langue, configuration des notifications), voire assument parfois un rôle qui dépasse le périmètre de leurs fonctions, par exemple en prêtant main-forte pour des problèmes administratifs (comme prendre des rendez-vous en ligne ou remplir une déclaration d’impôts).

Notre travail de recherche porte sur les pratiques des techniciens qui ont fondé ou gèrent ces lieux. Nous nous sommes particulièrement intéressés à ce qui les a amenés à réparer des appareils pour des clients, et surtout à la manière dont ils ont appris à intervenir sur des objets techniques que les fabricants n’ont pas conçus dans l’optique d’être réparés. Ce projet fait l’hypothèse qu’une meilleure compréhension de la maintenance des objets numériques est fondamentale si l’on veut relever les défis d’une ère de crise environnementale et de gaspillage. En effet, la description des pratiques des réparateurs et des manières dont ils élaborent leur savoir-faire et leur expertise met en évidence les efforts que font les usagers pour améliorer la durabilité de leurs objets techniques, indépendamment des intentions des fabricants.

Axée sur les magasins de réparation, cette bande dessinée décrit par l’image l’importance de savoir « défaire » en tant que pratique d’apprentissage adoptée par les réparateurs pour acquérir des connaissances sur les objets qu’ils prévoient de remettre en état. Cette série de vignettes ethnographiques témoigne des informations que débusquent les réparateurs lorsqu’ils démontent de nouveaux modèles de téléphone, détaillent par écrit les opérations qu’ils effectuent, et échangent avec leurs pairs à l’échelle locale ou régionale par le biais de moyens de communication comme WhatsApp. Cette façon de travailler en opposition aux fabricants peut être vue comme une forme de « contre-faire » (Allard 2015, 164) qui fait elle-même écho à la notion de critical making ou « fabrication critique » proposée par Matt Ratto pour qualifier la production de connaissances née d’un dialogue concret avec la technologie (Ratto 2011, 253).

Sur le plan méthodologique, cette contribution témoigne aussi de la dimension visuelle de la « vignette ethnographique » (une situation observée et extraite du terrain), notion qui nous a intéressée.s dans le cadre de ce projet pour des raisons pragmatiques (pratiquer le dessin d’observation pour se faire accepter sur le terrain) et par choix épistémologique (afin d’explorer des formats alternatifs de récit ethnographique). Il faut souligner que ce choix visuel est lié à la réticence qu’a exprimée une partie des participants, sur les deux années du projet de recherche, à l’idée d’être filmés ou photographiés. Parmi eux, certains ont indiqué qu’ils ne disposaient pas des permis de travail nécessaires et risquaient d’être identifiés.

L’usage du dessin a donc constitué une solution respectueuse à l’égard des réparateurs, sans se montrer trop intrusive à l’égard de leur environnement de travail. Nous avons néanmoins utilisé la photographie pour documenter le cadre de ces commerces et leur culture matérielle au prisme de leurs appareils, outils et modes de communication. L’articulation des dessins réalisés sur le terrain et de ces images met en lumière ce que signifie concrètement l’acte de « contre-faire », qu’il s’agisse de tester un appareil démonté ou de résoudre un problème pour un client.

crédits

auteur.ices :Anaïs Bloch (HEAD – Genève, HES-SO) & Nicolas Nova (HEAD – Genève, HES-SO)
dessins : Anaïs Bloch
design d’interaction : Arp is Arp Studio (Dimitri Charrel)
avec le soutien du : Fonds national suisse

droits et références

droits et références iconographiques

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Anaïs Bloch & Nicolas Nova. 2021. Dr. Smartphones: An Ethnography of Mobile Phone Repair Shops. Reproduit en 2021 avec l’autorisation des auteur.ices.

références et bibliographie

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Allard, Laurence. 2015. « L’engagement du chercheur à l’heure de la fabrication numérique personnelle ». Hermès 3, n° 73 : 159–167.

Ratto, Matt. 2011. « Critical Making: Conceptual and Material Studies in Technology and Social Life ». The Information Society 27, n° 4 : 252–260.

pour citer cet article

Cet article utilise le format Chicago pour ses références.

Bloch, Anaïs et Nicolas Nova. 2023. « L’occasion d’apprendre : défaire, une forme de production des connaissances ». Revue .ablehttps://able-journal.org/fr/l-occasion-d-apprendre

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