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imprimer la lumière

la luminescence bactérienne comme microarchitecture spirale imprimée en 3D

Mette Ramsgaard Thomsen, Guro Tyse, Martin Tamke & Aurélie Mosse - 23 mars, 2023

la langue originale de cet article est l'anglais

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à propos de la contribution

La biologie moderne est en train de réinterpréter notre corps. Là où ce dernier était autrefois considéré comme un organisme autonome, contrôlé et essentiellement fermé sur lui-même, nous nous envisageons désormais comme des êtres participant à une écologie de micro-organismes commensaux, symbiotiques et pathogènes. On estime que nous sommes habités par 10 à 100 000 milliards de cellules microbiennes (Ursell et al. 2012 ; Yang 2012). Cette reconsidération radicale de notre corps entraîne des conséquences existentielles (Helmreich 2016). Qu’entend-on par être humain ? Comment fonctionne le corps ? Et que signifient la santé et la volonté dans un système d’interaction aussi ouvert ? Imprimer la lumière pose la question suivante : si l’architecture est fondée sur un humanisme, c’est-à-dire sur une certaine compréhension de l’être humain, dans quelle mesure cette nouvelle compréhension de soi peut-elle créer de profondes différences dans la façon dont l’architecture est conçue, façonnée et matérialisée ?

Situé à l’intersection des pratiques d’architecture et de design textile, et soutenu par une approche de design probes, le projet examine, d’un point de vue pratique, la fabrication numérique de microarchitectures bioluminescentes imprimées en 3D. Si la bioluminescence est couramment utilisée comme marqueur en biologie et en médecine, elle a principalement été étudiée dans les domaines du design et de l’architecture comme alternative à l’éclairage public et domestique (Estevez 2007 ; Chassard 2015 ; van Dongen 2014, Thomsen 2017). Nous utilisons ici la luminescence bactérienne comme un moyen d’observer l’appropriation des micro-organismes vivants en tant que matérialité architecturale, à la fois d’un point de vue critique et pratique.

En termes de fabrication, le projet explore quels peuvent être les nouveaux moyens par lesquels concevoir par et pour la bactérie luminescente Vibrio fischeri grâce à des technologies avancées d’impression 3D robotisées, qui s’appuient sur l’extrusion d’un milieu nutritif à base d’agar-agar créé à cette fin. Le dispositif technologique repose sur un robot collaboratif. Les méthodes utilisées pour soutenir ces expériences ont été décrites plus en détail dans des publications antérieures (Tyse et al. 2022 ; Ramsgaard et al. 2022 ; Ramsgaard et al. 2021).

Nous partageons ici une série de material probes sur des microarchitectures bioluminescentes, de fait, vivantes qui explorent l’imprimabilité d’un milieu nutritif pour bactéries bioluminescentes et la façon dont sa résolution formelle (sa hauteur, son épaisseur et sa géométrie) influence et contrôle leur efficacité lumineuse. Nous proposons notamment une comparaison visuelle montrant comment des variations dans la géométrie de ces tours imprimées en 3D affectent l’évolution dans le temps de leur performance lumineuse. Cette structure typologique a été choisie pour sa capacité à canaliser l’eau dans laquelle se développent les bactéries bioluminescentes.

Ces microarchitectures s’inscrivent dans une étude plus vaste qui explore la relation entre l’architecture du milieu nutritif imprimé en 3D et la propagation bactérienne dans ce milieu : autrement dit, dans quelle mesure la conception de la topologie de l’écosystème influence le métabolisme émetteur de lumière et la perception de leur luminescence à travers le temps (Thomsen et al. 2021). Elles constituent également un terrain d’expérimentation qui nous permet d’interroger et d’engager une réflexion sur la manière dont l’architecture peut devenir l’hôte d’une écologie d’espèces en coexistence symbiotique.

crédits

auteur.ices : Mette Ramsgaard Thomsen*, Martin Tamke*, Guro Tyse*/**, Aurélie Mosse**
* Centre for Information Technology and Architecture (CITA), Académie royale des beaux-arts du Danemark, Copenhague, Danemark
** groupe de recherche Soft Matters, EnsadLab, École des Arts Décoratifs, Université PSL, Paris, France
design graphique : Arp is Arp Studio (Dimitri Charrel)
médiatrice éditoriale : Aurélie Mosse

traduction : Marie Karas-Delcourt

relecture : Nolwenn Chauvin

droits et références

droits et références iconographiques

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Une microarchitecture en spirale imprimée en 3D habitée par la bactérie bioluminescente Vibrio fischeri, dans l’obscurité. Projet : Imprimer la lumière, 2021, CITA / Soft Matters. Crédit photo : Guro Tyse. Reproduction avec l’autorisation des auteur.ices.


références et bibliographie

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Chassard, Maëlle. 2015. « Bioentreprise Glowee bio-éclaire les villes de demain ». Biofutur 367 : 64–64.

Van Dongen, Teresa. 2014. Ambio. http://www.teresavandongen.com/Ambio

Estévez, Alberto. 2007. « Genetic Barcelona Project: The genetic creation of bioluminescent plants for urban and domestic use ». Leonardo, n°4.

Helmreich, Stefan. 2016. « Homo Microbis ». in Sounding the Limits of Life: Essays in the Anthropology of Biology and Beyond, 62–72. Princeton, NJ : Université de Princeton.

Mosse, Aurélie. 2021. ImpressioVivo. https://softmatters.ensadlab.fr/impressiovivo/

Thomsen, Mette Ramsgaard, Martin Tamke, Aurélie Mosse et Guro Tyse. 2021. « Designed Substrates for Living Architecture Performance—Imprimer la lumière ». Conference paper, CEES 2021 – Construction, Energy Environment & Sustainability. Itecons, Université de Coimbra, Portugal.

Thomsen, Mette Ramsgaard, Martin Tamke, Aurélie Mosse, Jakob Sieder-Semlitsch, Hanae Bradshaw, Buchwald, Emil Fabritius et Maria Mosshammer. 2022. « Imprimer la lumière: 3D printing bioluminescence for architectural materiality ». Dans Proceedings of the 2021 DigitalFUTURES. CDRF 2021. Singapour : Springer. https://doi.org/10.1007/978-981-16-5983-6_28

Roosegaarde, Daan. 2017. Glowing Nature. https://www.studioroosegaarde.net/

Ursell, Luke, Jessica Metcalf, Laura Parfey et Rob Knight. 2012. « Defining the human microbiome ». Nutrition Reviews 70, suppl. 1 : S38–44. https://doi.org/10.1111/j.1753-4887.2012.00493.x

Yang, Joy. 2012. « The human microbiome project: extending the definition of what constitutes a human ». Centre National de Recherche en Génomique Humaine. https://www.genome.gov/27549400/the-human-microbiome-project-extending-the-definition-of-what-constitutes-a-human

pour citer cet article

La citation de cet article est au format Chicago

Mosse, Aurélie, Guro Tyse, Martin Tamke et Mette Ramsgaard Thomsen. 2023.  « Imprimer la lumière : la luminescence bactérienne comme microarchitecture spirale imprimée en 3D ». Revue .able : https://able-journal.org/fr/imprimer-la-lumiere

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